Titre : |
Notre-Dame de Paris |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Victor Hugo (1802-1885), Auteur ; Bernard Noël (1930-...), Adaptateur |
Editeur : |
Paris [France] : L'Ecole des Loisirs |
Année de publication : |
1985 |
Collection : |
Classiques |
ISBN/ISSN/EAN : |
782211029469 |
Langues : |
Français (fre) |
Index. décimale : |
R Récits : romans, nouvelles, contes... |
Résumé : |
Ouvrez ce livre, il est vertigineux. C'est une trappe d'où vous tombez de la hauteur de cinq siècles en plein cœur du Paris de Louis XI. Paris "avec les mille flèches de ses édifices, avec son fleuve qui serpente sous ses ponts, avec le nuage de fumées"... Paris et "son peuple qui ondule dans ses rues" : écoliers, clercs, bourgeois, commères, marchands, gueux de toutes sortes, mendiants et faux aveugles de la Cour des Miracles, toute cette populace du Moyen Age se pressant au gibet sur le pavé de la place de Grève et criant "Noël ! Noël !" quand on pend la sorcière. Au milieu du grouillement et des clameurs, trois personnages dont les destins, secoués par la fatalité, s'entrechoquent en produisant un bruit terrible - le même que fera, dans la nuit d'émeute, le madrier de chêne lancé contre le portail de Notre-Dame par les truands donnant l'assaut.
D'abord l'ensorceleuse, la bohémienne, l'Egyptienne, celle qui danse dans les rues au son du tambourin : ses seize ans et sa beauté sont la flamme et le soufre de cet enfer. Puis le prêtre, le damné, l'archidiacre à la tête rongée d'alchimie et à l'âme perdue de passion inavouable. Silhouette noire, figure chauve et livide, cachant " ce qu'il y a de lave bouillante, furieuse et profonde sous le font de neige de l'Etna ".
Enfin, claudiquant de l'un à l'autre, jappant, grognant, soufflant, non pas un être humain mais " quelque chose d'affreux, mi-homme mi-animal, plus dur, plus difforme et plus foulé aux pieds qu'un caillou ". C'est Quasimodo, le sonneur de cloches : pauvre gnome bossu, borgne et sourd, créature effrayante et grotesque, véritable délire de la nature habité par une force de cyclope. Mais ce caillou a un cœur. Le monstre pleure d'amour. Et les larmes qu'il verse sont plus brillantes que le plomb fondu dégorgé par les gargouilles de la cathédrale sur la troupe des malandrins piétinant le parvis...
Fatalité ! On sort de cette lecture vaincu, titubant, abasourdi et se frottant les yeux, la tête pleine du fracas roulant de l'histoire. Victor Hugo, visionnaire exact, érudit inspiré, nous restitue la toute-puissance évocatrice de sa plume, le bouillonnement d'un monde et le vacarme d'une époque, gravant dans nos mémoires une série de tableaux auprès de quoi les plus violents paroxysmes du cinéma contemporain font un peu figure de fantaisies à l'eau de rose pour amuser les enfants. |
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